17 décembre 2019 - lloir

Notre conte Africain (suite)

Voici notre conte africain, en entier. Attention aux âmes sensibles, certains élèves ont décidé qu’il finirait mal…

Il y a bien longtemps, en Afrique, près du fleuve Congo, un springbok vivait à proximité d’un village nommé Angouroute, qui signifie, en vieux dialecte local, huttes loin de la route. Ce village était bordé par le majestueux fleuve. Ce springbok, qui s’appelait Bakou et qui avait une robe marron clair avec des taches foncées ainsi que quelques longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande, adorait aller gambader dans la savane alentour. Malheureusement, celle-ci était infestée de nombreux prédateurs dont le petit-déjeuner préféré était une cuisse de gazelle.

Par chance, notre héros était protégé de ces terribles animaux par une jolie petite blonde qui avait les cheveux courts et une discrète frange. C’était une fée qui, depuis sa tendre enfance adorait les springboks. En effet, ces derniers lui faisaient penser à des licornes. Elle répondait au doux nom de Jeanne D’rac. Sa voix était si chantante que même les oiseaux siffleurs du fleuve s’immobilisaient quand elle parlait. Parfois, quand elle était très fatiguée, il lui arrivait d’entendre des voix.

Cette charmante petite fée et Bakou aimaient se promener sur les berges du fleuve au crépuscule. Pourtant, ils savaient que le redoutable Souba, un crocodile de sept mètres de long, était à l’affût de la moindre proie passant un peu trop près de ses puissantes mâchoires. En plus, il y avait de nombreux panneaux tout au long de la rive qui indiquaient très clairement «  waka waka bilibo shakira » , qui signifie, comme vous l’aurez sans doute deviné : danger de mort.

Une nuit d’été, Jeanne D’rac fut réveillée en sursaut par d’horribles cris provenant de la savane, près du fleuve. Elle bondit hors de son lit sans même prendre soin de son doudou-licorne en poils de chèvres qui tomba au sol. En effet, Jeanne n’avait qu’une hâte, rejoindre au plus vite les rives dangereuses du Congo pour s’assurer que Bakou n’était pas en danger. En chemin, elle croisa Snif-Snif, un petit cochon qui somnolait derrière un buisson. Elle lui demanda s’il n’avait pas vu son springbok adoré. Snif-Snif lui répondit un étrange « c’est pas nous, c’est pas nous » avant de se rendormir profondément. Furieuse, Jeanne se promit qu’un jour, elle en ferait du saucisson.

Au même instant, tout s’accéléra. A peine, eut-elle entendu des bruits de pas qu’elle était encerclée par les féroces animaux de la savane. A quelques mètres de là, elle pouvait apercevoir des traces de sang au sol tandis que la longue queue de Souba disparaissait dans les eaux sombres et profondes du fleuve. Était-ce le sang de Bakou ? Les prédateurs de la savane et le crocodile étaient-ils alliés ?

Elle n’eut pas le temps de répondre à ses questions : les monstres affamés se rapprochaient d’elle en salivant. Alors, elle ferma les yeux et pensa à quelque chose de joyeux.

C’est-à-dire à des écureuils, des lapins et des petites licornes. Puis elle ouvrit les yeux et chanta de sa douce voix mélodieuse. Au même instant, les prédateurs se transformèrent en d’inoffensifs écureuils, lapins et licornes… Puis elle s’approcha du sang, réfléchit quelques secondes et elle observa les eaux noires du fleuve. Elle imaginait Bakou s’étant fait dévorer sous l’eau par un monstre aux dents acérées. Quelle horrible fin ! Elle referma ses yeux d’où tombaient des perles de larmes. C’est le moment que choisit le terrible crocodile pour surgir du fleuve, la gueule grande ouverte. Snif-Snif, qui n’avait pas dû retrouver le sommeil avec tout ce vacarme nocturne, bondit et eut juste le temps de pousser Jeanne avant que des dents pointues ne se referment sur sa tête, puis d’une deuxième bouchée, sur son corps ! La fée, horrifiée fit quelques pas en arrière et s’éloigna de la rive. Souba en profita pour replonger. Complètement déboussolée, elle courut jusqu’à sa hutte à l’entrée du village. Et c’est là qu’elle aperçut Bakou. Il était blessé et à bout de force. Elle pansa ses plaies et l’allongea chez elle.

Le lendemain, il lui raconta que Souba l’avait attrapé en lui mordant la cuisse et l’avait tiré jusqu’à l’eau pour l’y engloutir. Heureusement, des cris avaient retenti dans la savane, ceux-là mêmes qui avaient réveillé Jeanne. C’étaient ceux du petit cochon qui avait dû faire un cauchemar. Surpris, Souba avait lâché sa prise, et Bakou avait rampé loin de sa gueule. Puis il avait réussi à rejoindre le village. 

Quelques jours après, ses plaies s’infectèrent et il mourut. Alors, Jeanne D’rac le fit enterrer sous un grand baobab. Elle décida ensuite de migrer en France pour devenir bergère…

Elle ne se maria pas et eut beaucoup de petits moutons !

7 décembre 2019 - lloir

Notre conte africain première partie

Nous participons à la création d’un recueil de contes avec les classes qui étaient présentes à la coupe du monde des enfants de balle ovale. Nous devions choisir comme héros le personnage qui illustrait notre panneau lors de  cette compétition.  Il s’agit donc du  springbok, la gazelle sauteuse emblème de l’équipe de rugby sud-africaine.

Un ouvrage sera prochainement imprimé par les élèves du  GRETA de Beaune, avec les noms de tous nos écrivains en herbe.   En exclusivité, voici donc notre première partie, celle où on « plante » le décor…

Il y a bien longtemps, en Afrique, près du fleuve Congo, un springbok vivait près d’un village nommé Angouroute, qui signifie, en vieux dialecte local, huttes loin de la route. Ce village était bordé par le majestueux fleuve. Le springbok, qui s’appelait Bakou et qui avait une robe marron clair avec des taches foncées ainsi que quelques longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande, adorait aller gambader dans la savane alentour. Malheureusement, celle-ci était infestée de nombreux prédateurs dont le petit déjeuner préféré était une cuisse de gazelle.

Par chance, notre héros était protégé de ces terribles prédateurs par une jolie petite blonde qui avait les cheveux courts et une discrète frange. C’était une fée qui adorait les springboks et les licornes. Elle répondait au doux nom de Jeanne D’rac. Sa voix était si chantante que même les oiseaux siffleurs du fleuve s’immobilisaient quand elle parlait. Parfois, quand elle était très fatiguée, il lui arrivait d’entendre des voix.

Cette charmante petite fée et Bakou aimaient se promener sur les berges du fleuve au crépuscule. Pourtant, ils savaient que le redoutable Souba, un crocodile de sept mètres de long, était à l’affût de la moindre proie passant un peu trop près de ses puissantes mâchoires. En plus, il y avait de nombreux panneaux tout au long de la rive qui indiquaient très clairement «  waka waka bilibo shakira » , qui signifie, mais vous l’aurez sans doute deviné : danger de mort.