La fable du corbeau et du renard revisitée
A monsieur Jean de La Fontaine : PARDON.
Le maître et la maîtresse
Maître Lilian, sur sa chaise à roulettes, tenait dans sa main un document.
Maîtresse Dominique, par l’envie de le lire, lui tint à peu près ce langage :
- Belle journée cher collègue, vous êtes vraiment intelligent, vous ressemblez à Louis XVI. Sans mentir, si votre lecture ressemble à votre esprit, vos élèves doivent être très futés.
A ces paroles si soutenues, maître Lilian se sentit fou de joie, et pour montrer sa finesse d’esprit, lâcha le document et prit un cahier de lecture. Maîtresse Dominique s’en saisit et dit :
-
Mon cher, savez-vous que penser être intelligent et l’être réellement n’est pas la même chose…
Jean de L’Adèle.
Le Koala et le Panda
Maître Panda, dans une ruine caché, tenait dans ses pattes une branche d’eucalyptus. Maître Koala, par l’odeur alléchée vint vers lui et dit :
-
Vos taches sont si belles ainsi que vos oreilles d’ourson. Quel dommage que vos pets soient si malodorants.
Maître Panda, à l’oreille indignée, lâcha la branche pour se frotter le derrière en criant :
-
Espèce de koala mal élevé !
Maître Koala s’en saisit et dit :
-
Mon petit Pampan, sachez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute !
Puis il partit en riant.
Jean de La Marine.
Némo et la Baleine
Maître Némo, dans une anémone caché, tenait dans sa bouche une petite crevette grise.
Madame Baleine, par ses fanons attirée, lui tint à peu près ce langage soutenu :
-
Oh, bonjour monsieur Némo, que vous êtes orange, que vous me semblez beau. Sans mentir, si vos écailles oranges se rapportent à votre tête, vous êtes le phénix des hôtes de ces océans.
A ces mots, Némo se sentit le plus beau, et pour montrer ses belles couleurs, il ouvrit une large bouche et laissa tomber son krill.
La baleine s’en saisit et dit d’un ton habile :
-
Mon petit poisson, apprenez que tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute, cette leçon vaut bien du krill sans doute !
Némo, honteux et dégouté, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Inès de La Fontaine.
Le Corbac et le Goupil
Maître Corbac, sur un gradin perché, tenait dans son bec un ticket de tiercé.
Maître Goupil, par l’odeur du blé, lui tint à peu près ces paroles rusées :
-
Hé, ça fait un bail, vieux corbac ! T’es blindé avec ton tiercé, que t’as du bol !
Sans mytho, si ta chance se rapporte à ta classe, tu remporteras le pactole !
A ces mots, le corbac ne se sent pas de joie, il ouvre un large bec et laisse tomber ses tickets. Le goupil les choppe et dit :
-
Mon pote, comprends que je n’ai plus d’argent, cette leçon vaut bien du pognon, sans doute !
Le corbac confus et rageur, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Jean de La Aimedéhair.